lundi 31 août 2009

237 - Dans nos ténèbres...

Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté.

3 commentaires:

  1. fr/russe
    в потемках нашей жизни, не должно быть лишь одного места для Красоты - все должно быть заполнено ею.
    juliefeougier@yahoo.fr

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  3. Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté.


    1-Comment je ressens cela ? Quelles images mentales me sont évoquées, apportées, provoquées par cet aphorisme de René Char ?

    Une réponse possible de LD :
    Pas d'image concrète, sinon le combat éclatant de la lumière de la Beauté, contre les « ténébres ».

    2-Comment je comprends ce qu'a voulu dire René Char ? Mes hypothèses de sens.

    Une réponse possible de LD :
    Pour cet ultime aphorisme qui clôt le recueil, nous retrouvons ici un écho du thème de la place vide, réservée à table pour la liberté, mais cette fois la liberté a pris un autre nom, ici divinisé avec lettre capitale, « la Beauté », cette souveraine combattante face à « nos ténèbres » multiformes, qui désignent les temps sombres de l'occupation nazie.
    La Beauté, une souveraine consolatrice qui ne fait jamais défaut quand tout le reste manque cruellement : bien être, repos, affection, sécurité, succès, perspectives d'espoir.
    Ces circonstances auraient pu suggérer que la préoccupation esthétique ou poétique ne devait plus être une priorité, alors que la maison brûle. Et que si l'art subsiste, il doit se laisser embrigader utilement dans les causes politiques les plus sacrées et se mettre humblement à leur service.
    René Char dit tout simplement le contraire en quelque mots de grande force, et il fait ainsi la synthèse finale de siècles de débats traversant l'histoire de la littérature (avec les querelles de « l'art pour l'art » ou au contraire de l'art « engagé »).
    D'une phrase, Char explique magnifie à la fois la poésie et la résistance politique, et les met en perspective, comme seul un grand poète-résistant peut le proclamer : Ce n'est pas à l'art de se mettre au service de la politique, mais à la politique de se mettre entièrement au service de la poésie, de la « Beauté », à qui est réservée « toute la place ». Car la Beauté est le fondement ultime de la destinée humaine, et donc également le sens profond de cette résistance anti-totalitaire et de toute autre résistance.

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