lundi 31 août 2009

114 - Je n'écrirai pas de poème d'acquiescement.

Je n'écrirai pas de poème d'acquiescement.

2 commentaires:

  1. Ne skrivin ket a varzhoneg asantiñ.
    Breton/brezhoneg

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  2. Je n'écrirai pas de poème d'acquiescement.



    1-Comment je ressens cela ? Quelles images mentales me sont évoquées, apportées, provoquées par cet aphorisme de René Char ?

    Une réponse possible de LD :
    Ce qu'on voit peut-être ici d'abord, c'est le poète lui même qui prononce cette fière promesse d'insoumission, et la façon dont il la déclare avec une sobriété fulgurante, sans forfanterie ni énervement inutile ou orgueil déplacé, avec une force sereine et peut-être souriante, comme une promesse de soi à soi, une certitude tranquille.

    2-Comment je comprends ce qu'a voulu dire René Char ? Mes hypothèses de sens.

    Une réponse possible de LD :
    On sait que René Char a cessé de publier pendant toute la durée de la guerre, même si ces Feuillets d'Hypnos conçus au maquis sont l'indice qu'il n'a jamais cessé d'écrire. Mais cette forte déclaration dépasse les circonstances de la guerre. C'est le poète éternel qui dit « je » et qui proclame qu'il ne peut y avoir de poésie d'acquiescement (cette forme parfois lâche de l'acceptation de l'injustice ou de la laideur), de soumission, de compromis, de connivence. Dans le même recueil, il a écrit aussi : « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience » et puis aussi cet aphorisme (d'ailleurs souvent malheureusement pris à contre-sens comme une devise par certains carriéristes décomplexés pour justifier leur soumission aux appétits égoïstes » : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s'habitueront ». On sait qu'après la guerre René Char renoncera aux honneurs et aux privilèges et qu'il s'insurgera encore pour d'autres causes, comme le désarmement nucléaire.

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