lundi 31 août 2009

208 - L'homme qui ne voit qu'une source...

L'homme qui ne voit qu'une source ne connaît qu'un orage. Les chances en lui sont contrariées.

1 commentaire:

  1. L'homme qui ne voit qu'une source ne connaît qu'un orage. Les chances en lui sont contrariées.


    1-Comment je ressens cela ? Quelles images mentales me sont évoquées, apportées, provoquées par cet aphorisme de René Char ?

    Une réponse possible de LD :
    On voit la source (une fontaine ?) et on entend l'orage, dans un décor de nature provencale, près de chez René Char.

    2-Comment je comprends ce qu'a voulu dire René Char ? Mes hypothèses de sens.

    Une réponse possible de LD :
    On retrouve ici le même conseil antiraciste et anti-exclusif que dans « Epouse et n'épouse pas ta maison ». Celui qui ne connaît qu'une source, celui qui reste attaché à son seul puit domestique, se prive de l'immensité et de la variété du monde. Il ne connaîtra pas le sentiment cosmique de l'ensemble des sources du monde, ruisselant silencieusement et résurgeant en rivières et fleuves jusqu'à la mer et aux nuages, comme un immense réseau attaché à toutes les connotations de l'eau : pureté, santé, vitalité, générosité, beauté. « Les chances en lui sont contrariées » car il ignore tant d'expériences et de beautés, et pire, sans même le soupçonner.
    Mais pourquoi le poète parle-t-il ici plus d'orage que d'une simple pluie ? Parce que ce mot sonore évoque l'aspect salutaire des orages redoutés de l'été provençal, seuls à même de recharger providentiellement les réserves secrètes des sources, ces orages, bienfaiteurs brutaux faisant tonner la foudre, un peu comme le maquis résistant commandé par le capitaine Alexandre.

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